Fiche d’élevage :

Coenobita clypeatus

 

 

 

 

ATTENTION

Cette fiche a été réalisée à partir des informations trouvées sur différents sites américains (voir en bas de la fiche), qui m’ont aidé à maintenir mes coenobita clypeatus, et largement complétée par mes propres observations et expériences… et par les réponses à mes questions sur des forums américains.

Elle ne concerne QUE le Coenobita clypeatus : les autres espèces élevées en captivité peuvent avoir des besoins différents, comme le compressus qui a besoin d’eau saumâtre et non d’eau douce…

Le Coenobita clypeatus est reconnaissable à sa grosse pince violette (qui lui vaut le nom, aux Etats Unis, de Purple Pinch… ou « PP » pour les initiés !) et ses pattes oranges.

 

 

 

 

 

 

Présentation

Le Coenobita clypeatus vit dans le sud de la Floride, aux Antilles, au Vénézuela …

Son abdomen mou l’oblige à se protéger dans une coquille « volée » (en délogeant au besoin son occupant) à un mollusque, aquatique ou terrestre (coquille d’achatine par exemple).

Il a deux pinces inégales : la pince gauche est beaucoup plus grosse et plus forte que la droite. Il possède 2 deux paires d’antennes qui lui servent à « tâter » le terrain, goûter les aliments, communiquer avec ses congénères.

C’est un animal adapté aux milieux terrestres, et non aquatiques : on peut le trouver jusqu’à plusieurs kilomètres de la côte dans les forêts : il transporte dans sa coquille d'emprunt une réserve d'eau dont il fait provision en s'immergeant.

Il a des mœurs essentiellement nocturnes, se cachant le jour sous des feuilles mortes ou des troncs d'arbres.

 

Il est facile à maintenir, seules les périodes de mue étant parfois problématiques.

 

ATTENTION, le Coenobita clypeatus est un animal social, qui vit en groupe. Il faut en avoir plusieurs –3 semble être un minimum – pour lui offrir des conditions de vie agréables.

L’observation de leur vie de groupe est intéressante : Toute rencontre donne lieu à des « bavardages » parfois très longs, chacun agitant frénétiquement ses antennes. Au terme d’une discussion, un dominant soumet parfois un plus faible en tapant sur sa coquille avec sa grosse pince, le « soumis » rentrant aussitôt dans sa coquille. Les origines de ces « disputes » semblent plus être territoriales (passer devant l’autre, être le premier à grimper à une branche…) que la recherche de nourriture.

 

 

L’installer…

Le Coenobita clypeatus aime escalader : le terra doit avoir une hauteur suffisante pour lui installer des branches où grimper. Il passera souvent ses journées « perché ».

Un ancien aquarium fait très bien l’affaire. Les miens sont, à 5, dans un aquarium de 80x30 et 40 cm de hauteur.

 

Le substrat sera généralement du sable : le sable de Loire que l’on trouve en magasin d’aquariophilie est parfait. Il faut le rincer abondamment avant de l’utiliser (il est parfois habité de petits insectes à l’achat). Par précaution, un passage au micro-onde ou dans l’eau bouillante permet de le stériliser.

Une couche épaisse de sable humide est nécessaire pour que le Coenobita clypeatus s’enfouisse s’il le veut (7 à 10 cm en moyenne). Le sable doit être humide mais pas détrempé : la consistance « château de sable » est idéale ! Faites un pâté, s’il ne s’écroule pas c’est parfait.

D’autres substrats peuvent être utilisés : sable de bac à sable pour enfant (rincer et stériliser obligatoirement), fibre de coco et même petit gravier coloré (là, c’est une question de goût !).

 

Il faut maintenir dans le terrarium une humidité de 70%, nécessaire pour qu’il puisse respirer. Pour cela, un couvercle est souvent nécessaire. Un bac (genre dessous de pot) empli d’eau et dans lequel une éponge naturelle est bien enfoncé et coincé suffit généralement à maintenir cette humidité. Compléter au besoin avec des vaporisations quotidiennes d’eau de source.

 

Le terra doit être à une température de 20 à 25 °C, avec si nécessaire un chauffage par le dessus (un spot suffit : certains Coenobita clypeatus viennent y prendre des « bains de chaleur », sortant alors presque totalement le leur coquille !)

 

Le décor comprendra donc des branches à escalader, un fond irrégulier, des pierres (pas de gros galets ronds sur lesquels il ne trouvera pas de prises), des plantes en plastiques. Certains éleveurs mettent dans le fond du terra un filet fixé avec des ventouses, qui devient vite un « mur d’escalade » très apprécié. Mettez lui aussi une cachette (en noix de coco par exemple… il en profitera pour manger des petits morceaux de fibre !)

Attention, laissez assez de place « au sol » pour permettre aussi au Coenobita clypeatus de se déplacer, il aime aussi trotter dans tous les sens !

 

 

Le nourrir….

Le Coenobita clypeatus est un animal facile à nourrir. Opportuniste, il mange dans la nature ce qu’il trouve : fruits et autres végétaux, cadavres de petits animaux et poissons, voire même du bois.

 

Les miens ont en permanence :

-          des crevettes séchées destinées aux tortues d’eau

-          de la nourriture pour poisson en paillettes (à changer souvent en raison de l’humidité dans le terra)

-          des céréales non sucrées (flocons d’avoine par exemple)

-          de l’os de sèche en poudre (facile à réduire en poudre avec un couteau épluche-légume)

 

Quotidiennement, je leur donne des aliments frais, retirés au bout de 24 h :

-          morceaux de surimi

-          morceaux d’œuf dur

-          morceaux de fruits : pomme, mangue, poire, banane…

-          morceaux de légume : carottes râpées, salade…

 

Les friandises, distribuées de temps en temps et en petite quantité :

-          de la brioche, de la biscotte

-          du pop-corn

-          de la saucisse de Strasbourg en très petite quantité

-          noix, noisettes, noix de coco

 

Il existe dans le commerce des granulés spéciaux destinés aux bernard l’ermite. Les miens ne les consomment pas du tout !

On peut lui donner des branches et feuilles à manger, mais n’ayant pas la liste des arbres déconseillés, j’ai uniquement tenté le noisetier, apprécié moyennement.

Le bernard l’ermite mange très peu, en petites quantités. Il semble toutefois apprécier un régime varié (par exemple, alterner un morceau de banane, un morceau de surimi, un morceau de banane…. etc au cours d’un repas !).

Il découpe avec sa grosse pince si nécessaire, et porte les petits morceaux à la bouche avec la petite pince. Lorsqu’on lui propose un nouvel aliment, il va le « goûter » en y trempant ou frottant ses antennes avant de les porter à sa bouche.

 

A EVITER ABSOLUMENT :

Les produits laitiers (yaourt, fromage, etc..)

Les sucreries ou produits trop sucrés (biscuits..)

Les aliments très salés (charcuterie, biscuits salés…)

La viande est également déconseillée

 

 

 

L’eau

Le Coenobita clypeatus doit avoir en permanence un petit abreuvoir dans lequel il peut « patauger ». Attention, il ne sait pas nager : 2 cm d’eau sont suffisants, et les bords ne doivent pas être trop difficiles à escalader pour la sortie.

Le Coenobita clypeatus a besoin d’eau DOUCE (eau de source, jamais d’eau du robinet car le chlore est dangereux pour lui) contrairement à son cousin équatorien à qui il faut fournir de l’eau saumâtre.

 

 

 

Les soins

Quotidiennement :

-          Contrôler l’humidité du terra et du sable, vaporiser au besoin

-          Récupérer la nourriture non consommée

 

Une fois par semaine…

…le Coenobita clypeatus doit prendre son bain !

Plongez le dans un bol d’eau douce à température du terra (attention, pas d’eau du robinet, le Coenobita clypeatus craint le chlore !), ouverture de la coquille vers le haut, pendant quelques secondes : il va tenter de se dégager, en sortant de sa coquille et écartant pattes et pinces pour trouver un appui. La coquille va alors se remplir complètement et le « rincer » entièrement.

Sortez-le et laissez le gambader dans une bassine avec du sopalin pour s’égoutter. Le bain les déchaîne : c’est l’occasion de les voir courir : ils peuvent être très rapides !

Le Coenobita clypeatus va conserver dans le fond de la coquille une certaine quantité d’eau, nécessaire au maintien de son humidité.

Attendez que la coquille et les pattes soient sec pour le remettre dans le terra, sans quoi il va se couvrir de sable.

 

Régulièrement :

Récupérez les petites crottes (sans odeur aucune !) à la surface du sable en le « ratissant ». En général elles se trouvent sous les perchoirs !

Un nettoyage complet du terra et du substrat n’est nécessaire que tous les 6 mois environ si un entretien régulier est fait.

 

La mue

Le Coenobita clypeatus mue régulièrement, tous les 12 à 18 mois environ.

C’est une période difficile, souvent à l’origine de pertes en élevage : les forums regorgent de témoignages de bernard l’ermite morts à l’occasion d’une mue.

Chez moi, sur 3 Coenobita clypeatus ayant mué, l’un est mort.

 

Avant la mue, le Coenobita clypeatus devient moins actif, passe beaucoup de temps dans son abreuvoir. Il s’enfouit ensuite dans le sable. Il est préférable à ce moment de l’isoler dans un petit terra. Il est très vulnérable pendant la mue. Après plusieurs semaines inactif sous le sable, il mue réellement : il se débarrasse de son exuvie et apparaît très pâle, presque blanc, et a besoin de quelques jours pour durcir et se recolorer. A ce moment, les autres sont susceptibles de l’attaquer et de le blesser.

Pendant le temps qu’il passe sous le sable, il ne faut pas le déranger, veiller à ce que le sable reste humide et laisser à sa disposition de l’eau et de la nourriture : j’ai vu l’un des miens faire une « pause », sortir pour manger et boire avant de retourner se cacher !

Juste après la mue, il est affamé. Veiller à le nourrir abondamment et lui laisser une source de calcium (os de seiche par exemple).

 

 

La coquille

Le Coenobita clypeatus a besoin, après une mue, d’une coquille plus grande. Mais il est de toute façon indispensable de laisser à la disposition des bernard l’ermite différents coquillages : certains aiment en changer régulièrement !

 

Les coquillages peuvent se trouver en animalerie ou par correspondance sur des sites spécialisés. Toutefois, il est très simple d’en trouver en poissonnerie : des coquilles de très gros bulots sont parfaites.

La coquille peut être ronde ou pointue, l’essentiel étant que l’ouverture soit large (pas une « fente »).

Dans tous les cas, faire bouillir quelques minutes le coquillage avant de le donner aux Coenobita clypeatus !

 

 

 

 

La reproduction

Je n’ai trouvé aucune information sur la reproduction des coenobita, vraisemblablement tous les spécimens proposés en animalerie ou en bourse seraient donc prélevés.

 

Dans la nature :

Après accouplement, les femelles vont à la mer pondre leurs œufs (de 800 à 1200 pour une jeune femelle, jusqu’à 40 000 pour une grosse !), ce qui donne lieu à une migration massive.

Larves sont aquatiques, et subissent plusieurs transformations avant de tomber au fond de l'eau où elles vont acquérir leur forme adulte et voler leur première coquille pour regagner la terre ferme.

La différenciation des sexes est difficile car elle nécessite de sortir le Coenobita clypeatus de sa coquille.

 

 

 

Trucs et astuces

Faire sortir un Coenobita clypeatus de sa coquille (avec modération !) : le prendre par la coquille et le retourner : il va sortir pinces et pattes pour trouver un appui et se retourner.

 

Faire lâcher un Coenobita clypeatus qui pince : impossible de faire lâcher un Coenobita clypeatus qui a attrapé un doigt avec sa grosse pince (et c’est très douloureux) à l’occasion d’une manipulation en tirant simplement. L’astuce : plonger le doigt dans un bol d’eau, en immergeant le bernard l’ermite. Il lâchera immédiatement.

 

Distraire son Coenobita clypeatus : le Coenobita clypeatus a besoin d’exercice, mais aussi de « distraction ». Changez régulièrement le décor, la disposition des obstacles, les branches à escalader !

 

 

De bonnes sources d’information complémentaires :

Elles sont toutes en anglais : je n’ai trouvé aucune information en français sur le Net.

Si vous faites une recherche sur internet, sachez que les anglophones appellent les bernard l’ermite « hermit crab ».

 

Le site de Vanessa : http://www.aboutlandhermitcrabs.com/ une australienne passionnée qui a rassemblé énormément d’informations

 

Le forum Hermit Crab Owners : http://groups.msn.com/hermitcrabowners  Un groupe de discussion MSN, à visiter surtout pour les photos si vous ne maîtrisez pas l’anglais « parlé »… avec mots d’argots, abréviations et fautes d’orthographe !

 

Hermit Crab.com : http://www.hermit-crabs.com/ le site d’une passionnée, très complet pour le clypeatus et le compressus